A propos
Pourquoi enseigner la pleine conscience en milieu carcéral?
La pratique de la pleine conscience, c’est quoi?
Il s’agit d’un apprentissage et d’une pratique.
Totalement laïque et validée par les milieux scientifiques, la pratique de la pleine conscience consiste à porter intentionnellement son attention aux expériences internes (sensations, émotions, pensées, images, états d’esprit, tensions) ou externes du moment présent, sans réagir ni porter de jugement de valeur.
C’est un entraînement de l’esprit visant à porter l’attention sur le moment présent, instant après instant, focalisant son attention sur sa respiration, sur un endroit du corps, sur un mouvement ou tout autre stimulus, et ramenant son esprit à cette focalisation chaque fois que l’attention s’éloigne.
Comment se pratique la pleine conscience?
La pratique de la pleine conscience est souple. Elle peut être pratiquée en focalisant son attention sur un objet précis, sur sa propre respiration, sur une activité ou sur son propre corps.
Plus précisément, cela peut se pratiquer de façon formelle et informelle.
La pratique formelle consiste à s’asseoir de quelques minutes à une heure, ou plus, pour pratiquer.
La pratique informelle consiste à focaliserintentionnellement son attention, moment après moment, sur ce qui se passe à n’importe quel moment de la journée: en marchant, en travaillant, en communiquant, ou lorsqu’on fait la vaisselle, par exemple.
Objectifs
La perspective du développement personnel, de la découverte de soi et de l’acquisition d’outils par la pratique de la pleine conscience, est validée par les milieux scientifiques. Elle a été dévelopée dans de nombreux pays (Etats-Unis, Europe, Inde). La plupart des programmes en milieu carcéral basés sur des pratiques de pleine conscience ont montré des résultats significatifs comme:
- une capacité améliorée à s’interrompre avant de réagir
- une habileté accrue à gérer l’anxiété, la colère, à réduire les tensions
- une capacité améliorée à prendre de la distance tant physique, que morale ou mentale
- une amélioration du sommeil (notamment endormissement)
- une amélioration de la capacité à expérimenter des moments de calme et de paix
Notre projet porte 5 objectifs majeurs:
- Contribuer à permettre aux personnes détenues, adultes et mineures, de mieux vivre le moment présent.
- Favoriser la réflexion concernant l’adéquation et l’intérêt pour le système carcéral, la collectivité et l’Etat d’intégrer au sein du système carcéral ces pratiques de pleine conscience sur un plus long terme.
- Permettre aux personnes détenues de bénéficier de cette période de détention pour apprendre une méthode de progrès personnel qui les aidera à réduire leurs niveaux d’anxiété et de colère, à contrôler leurs réactions, à améliorer leurs relations avec les autres.
- Contribuer par l’enseignement de ces méthodes aux efforts de réhabilitation des détenus et à la diminution des risques de récidive lors de leur réintégration dans la société.
- Fournir aux agents de détention, aux collaboratrices et collaborateurs des établissements pénitentiaires des outils leur permettant de mieux se connaître et d’appréhender / de gérer les situations de stress, de développer une attitude bienveillante, de « bon soin » envers eux-mêmes, afin de se préserver dans le milieu carcéral.
Le projet
Le projet a débuté en 2014. Des séances de pratiques de pleine conscience en groupe ont lieu durant 60 minutes, deux fois par semaine, pour les participants détenus. Deux séances en groupe de 30 à 45 minutes ont également lieu chaque semaine pour les agent-e-s de détention, les collaboratrices et collaborateurs de la prison. Au printemps 2017, notre projet s’étendra dans deux nouveaux lieux à Genève.
Nos sponsors et donateurs
L’association Antior est soutenu par plusieurs fondations d’intérêt public, la Loterie Romande et des donateurs privés.
L’Equipe
L’association Antior est en charge de la levée des fonds et de la gouvernance du projet. Elle s’est entourée d’un comité consultatif de haut niveau et a confié l’exécution du projet à l’association Ahimsa-Lab, Genève, association spécialisée dans cette thématique, dirigée par Sarah Petitpierre.